(…) Alors, Coluche non accidenté, disons presque « volontairement » percuté par un camion « téléguidé », ou du moins « commandité », pourquoi pas, au point où on en est ? Pourquoi pas ?
A l’origine de Coluche, l’accident, il y a l’enquête d’un journaliste, Jean Depussé, mort en avril dernier (2006 – NDLR), enquête reprise par un de ses confrères, Antoine Casubolo. Depussé a retrouvé les amis de Coluche présents sur les lieux du drame. Et vingt ans après, alors qu’ils s’étaient jusqu’ici plutôt faits à l’idée que c’était un accident bête, selon leurs propres dires, ils se sont mis à douter. Vingt ans après. Vingt ans de certitude, et puis d’un coup, la révélation. Aujourd’hui, Didier Lavergne, un de ces témoins, présents sur la route avec Coluche le jour de sa mort, se souvient que celui-ci ne roulait pas vite, 60 kilomètres heures au maximum, que le camion n’était pas en travers de la route, qu’ils allaient le croiser tranquillement, quand d’un seul coup celui-ci a brusquement changé de direction : « On roulait calme, en ligne droite, on a vu le camion, il n’était pas en travers de la route, il était de son côté et, au moment où Michel est arrivé à sa hauteur, il a brusquement tourné à gauche. Une manœuvre insensée ». Coluche percute le camion, tête la première, sans casque (« A cette époque, sur la Côte, les flics nous faisaient pas trop chier avec ça ») et meurt quelques instants plus tard.
Alors, pourquoi ce camion a-t-il soudain viré de bord ? L’attitude du chauffeur, juste après l’accident, alors que tous attendent les secours, surprendra Lavergne :
« La première chose qui m’a toujours étonné, c’est l’attitude du chauffeur du camion juste après le choc avec Coluche. Il avait un détachement incroyable pendant les minutes où on a attendu les secours, lui, Ludovic Paris et moi. Il ne s’est pas approché de Coluche une seule fois, il ne nous a pas parlé, il est resté à distance, à faire les cent pas devant son camion, sans même couper le moteur. Comme s’il ne se sentait pas concerné ».
Un chauffeur peu concerné qui commet une manœuvre insensée, voilà pour le bizarre.
Les mobiles maintenant. Là, c’est le flou. Coluche préparait un spectacle fumeux, paraît-il. Il aurait été prêt à se représenter pour 1988. Il aurait reçu une balle accompagnée d’une menace de mort (« la prochaine sera pour toi ») quelques jours avant l’accident. C’est à peu près tout. C’est maigre. Ca n’explique pas qu’« on » ait voulu dans quelque haut lieu que ce soit se débarrasser du candidat BLEU BLANC MERDE. C’est léger.
Mais le complot se nourrit d’à peu près. D’hypothèses. De croyances. Déjà sur les forums du Net, certains parlent de meurtre, d’assassinat, ils se disent convaincus, sûrs, persuadés. Ils « le savaient bien ». Evidemment. On a tué Coluche,
(…) Une chose est sûre : vingt ans après la mort du comique Coluche, on se marre moins. Comme si, de toutes ses blagues, il avait emporté la chute.